Les trimestres se suivent et se ressemblent pour le luxe. En effet, au premier trimestre 2025, le secteur a connu un ralentissement notable, prolongeant la tendance amorcée en 2024. Ce déclin est principalement attribué à une baisse significative de la demande en Chine, où les ventes ont chuté de 18 % à 20 %, revenant aux niveaux de 2020.
Outre un marché chinois grippé, d’autres facteurs peuvent expliquer ce ralentissement du marché mondial du luxe comme un désengagement partiel des clients historiques, une érosion de la fidélité et des contraintes macroéconomiques comme les droits de douane.
Plusieurs études, notamment celles de Bain & Company et McKinsey, montrent que le luxe a perdu entre 30 et 50 millions de clients dans le monde depuis 2022, majoritairement parmi les acheteurs intermédiaires (ceux qui n’achètent qu’occasionnellement).
Cette saison des publications d’entreprises du 1er trimestre s’achevant, nous allons passer en revue les résultats des Majors du secteur.
Prada et Hermès restent les locomotives du secteur et Brunello Cucinelli impressionne
Prada a encore une fois réalisé un excellent début d’année, maintenant une croissance à deux chiffres et défiant les vents contraires du marché. La solide performance de Miu Miu (+60%) a entièrement contrebalancé le ralentissement de Prada. Le groupe a affiché une forte résilience en Asie-Pacifique, malgré une base de comparaison plus difficile et un contexte de consommation prudent, avec une croissance à deux chiffres dans toutes les régions.
De son côté, Hermès reste toujours en nette croissance, mais cette fois-ci à un chiffre (+7%), alors que la hausse était de 13 % pour l’année 2024 et de 17 % au dernier trimestre 2024. La morosité de la consommation en Chine et la crise de l’horlogerie impactent le groupe, dont les ventes dans ce secteur ont chuté de 10 % au premier trimestre, à l’instar de la majorité de ses concurrents. Heureusement pour la marque, l’activité du groupe est toujours portée par son cœur de métier, la maroquinerie sellerie, qui progresse de 10 %. Avec 1,8 milliard d’euros, elle représente 43 % du chiffre d’affaires des trois premiers mois de 2025. A titre de comparaison, l’horlogerie ne pèse que 151 millions d’euros. L’autre gros pôle de la maison, la ligne vêtements et accessoires, qui regroupe les vêtements, les chaussures, les ceintures, les accessoires bijoux et les chapeaux, progresse de 7 % à 1,14 milliard d’euros. L’action Hermès demeure en hausse de 11% depuis le 1er janvier.
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